Refonte du stage Transformation antifragile 9–10 octobre 2019

Copie d’un email adres­sé le 23 août 2019 aux anciens de ma for­ma­tion de coach (CT, Coach&Team de Vincent Lenhardt)


Bien chers confrères,

Une fois n’est pas cou­tume je vou­drais vous faire part de mon che­mi­ne­ment dans l’élaboration d’un module de formation.

La for­ma­tion n’est pas mon métier, j’accompagne depuis 15 ans des équipes de direc­tion qui mènent des trans­for­ma­tion. Au fil des années j’ai bâti une pra­tique de cet accom­pa­gne­ment consti­tuée d’outils inven­tés en fonc­tion des situa­tions ren­con­trées. Mes ins­pi­ra­tions sont diverses depuis la psy­cha­na­lyse de groupe et la socio­lo­gie des orga­ni­sa­tions jusqu’à la stra­té­gie et les mathématiques.

Mû par un désir confus de trans­mettre et bien pous­sé je dois dire par un de mes asso­ciés, Thi­bault Vignes, j’ai déci­dé de mon­ter un stage tout d’abord d’un puis de deux jours qui per­met­trait, pen­sais-je, de trans­mettre cette pra­tique. Le stage ren­con­trait un bon accueil, les par­ti­ci­pants sem­blaient ravis puisque 71% le notaient entre 9 et 10 (sur 10). J’expliquais enfin une pra­tique que j’aimais et tai­sais depuis long­temps. J’étais très content.

Content mais fragile.

Lorsque j’observais des inter­ven­tions ou je dis­cu­tais avec les par­ti­ci­pants je me ren­dais compte qu’ils ne chan­geaient pas beau­coup leur pra­tiques. Alors me sont reve­nus les remarques, tou­jours gen­tilles, faites pen­dant le stage « C’est génial mais je ne vais jamais y arri­ver », « inté­res­sant mais com­ment s’y prendre »…. J’étais fra­gile car je trans­met­tais ma pra­tique mais pas une appro­pria­tion de celle-ci. Je cher­chais à ce qu’ils com­prennent, me com­prennent, sans viser à ce qu’ils puissent s’en ser­vir. La trans­mis­sion était fra­gile car elle repo­sait sur moi et au moindre aléa, les par­ti­ci­pants reve­naient à leurs pra­tiques antérieure…

Deve­nir anti­fra­gile, c’est tirer par­ti des aléas pour se ren­for­cer. C’est très utile dans une trans­for­ma­tion car il y a pleins d’aléas ; qua­si­ment tous les outils que j’utilise visent l’antifragilité. Je devais donc me l’appliquer à moi-même et pro­fi­ter des petits aléas, des incon­forts des par­ti­ci­pants, pour refondre le stage.

Les deux jours du stage sont main­te­nant répar­tis en 4 ½ jour­nées, cha­cune trai­tant d’une des 4 sources de fra­gi­li­té le plus sou­vent ren­con­trées dans une trans­for­ma­tion. A chaque fra­gi­li­té répond un outil que les par­ti­ci­pants peuvent direc­te­ment réuti­li­ser à l’issue du stage : que ce soit un ques­tion­naire, un pro­to­cole ou un cane­vas, tous les outils sont four­nis avec leurs expli­ca­tions. J’ai enle­vé beau­coup d’explications, choi­si un petit nombre d’outil, foca­li­ser la péda­go­gie sur l’appropriation.

Est-ce que cette évo­lu­tion aura vrai­ment ren­du le stage Anti­fra­gile, c’est-à-dire plus utile pour les par­ti­ci­pants? Réponse les 9 et 10 octobre. D’ors et déjà j’ai déci­dé de chan­ger de salle car le nombre d’intéressés dépasse lar­ge­ment la capa­ci­té de la petite salle que j’utilisais avant. A suivre….

Plus d’info sur : http://www.latransfodanslapeau.com/formation/

Mer­ci de m’avoir lu et si vous avez des com­men­taires, posi­tifs comme néga­tifs, j’en tire­rais beau­coup de pro­fit. Pour les écrire cli­quez ici.

Featuring : les rappeurs inspirent l’alignement des dirigeants

Hey qu’est-ce que vous faites à balan­cer un fea­tu­ring au milieu de la pré­sen­ta­tion ? C’était pas prévu …”

Si je l’avais mieux connu, si le cadre avait été plus décon­trac­té, si j’avais été plus prompt j’aurais sans doute pu inter­pel­ler ain­si le patron lors de ce séminaire.

Mais qu’aurait-il répondu ?

Sou­vent abré­gé en featfeat.ft ou encore f., est uti­li­sé dans l’in­dus­trie musi­cale pour indi­quer la par­ti­ci­pa­tion d’un artiste sur un titre de quel­qu’un d’autre, que cette par­ti­ci­pa­tion soit impor­tante ou discrète.

Lorsqu’au beau milieu de sa pré­sen­ta­tion pré­vue pour durer 30’ d’affilée, le diri­geant se mit à apos­tro­pher la salle « tiens qu’est-ce que vous en pen­sez de cette phrase, cela m’intéresse ? » j’ai sur­sau­té. Réveillé en sur­saut de ma douce som­no­lence je dus écour­ter mon rat­tra­page de som­meil (ils com­mencent tôt ces sémi­naires) pour réagir. Vite. Un quart de seconde pour déci­der « est-ce que je l’arrête ? ».  Nous avions pré­vu des séquences d’interactivité très cadrées pour plein de bonnes rai­sons. D’abord ce n’est pas facile de tenir une conver­sa­tion à 50. Ensuite ils n’ont pas le débat facile, sinon ils n’auraient pas besoin d’un ani­ma­teur. Enfin ce sont tous des patrons, très occu­pés, à la concen­tra­tion limi­tée. Bref nous anti­ci­pions que ce groupe de 50 aurait l’air­time fra­gile… à la moindre occa­sion le brou­ha­ha mon­te­ra et ce sera dur, voire impos­sible, à rat­tra­per. Donc je devais faire mon bou­lot, gar­der le cadre du débat, pré­ser­ver ces moda­li­tés cise­lées qui visaient à flui­di­fier leurs conver­sa­tions dif­fi­ciles. J’entendais cette petite voix « Emma­nuel tu dois tenir ton cadre ». Qu’est-ce qu’il avait ce patron à invi­ter la salle dans sa pré­sen­ta­tion ? Que devais-je faire pour bien faire mon bou­lot ? Nous étions en direct je dus choi­sir vite. Contre toute logique, contre la petite voix, j’organisais la dis­cus­sion. Comme ça, sans trop savoir pour­quoi. Je pas­sais les micros, à 50, pour dis­cu­ter il faut des micros. Et ça mar­cha. Très bien même. Seules deux per­sonnes par­laient, c’était en fait un fea­tu­ring. Ils chan­gèrent la phrase en ques­tion qui en avait bien besoin, puis le fil du sémi­naire reprit. Lors de la séquence d’interactivités sui­vante, le patron recom­men­ça à apos­tro­pher la salle. Cette fois-ci je l’arrêtai. Nous avions besoin d’é­lar­gir la conver­sa­tion à l’ensemble du groupe. La séquence pré­vue se dérou­la à merveille.

 
L’heu­ris­tique consiste à invi­ter d’autres per­sonnes dans sa pré­sen­ta­tion, dans sa réflexion, que ce soit en direct ou pré­pa­ré pour enri­chir le pro­pos d’un autre point de vue, ren­dant ain­si la pré­sen­ta­tion plus col­lec­tive, plus pré­cise, plus juste.
 
Racon­ter ain­si, tout semble par­fai­te­ment maî­tri­sé, mais je fis une grande décou­verte ce jour-là : le fea­tu­ring. Qu’est-ce au juste que le fea­tu­ring ? C’est une pra­tique de l’industrie musi­cale où un artiste en invite d’autres pour élar­gir son audience des fans de ses invi­tés qui pro­fitent éga­le­ment du même méca­nisme. Cette pra­tique se répand car elle per­met de se faire connaître plus faci­le­ment lorsque les fans écoutent la musique en strea­ming et non plus en radio.
 
Au-delà de son effi­ca­ci­té, le fea­tu­ring change l’image de l’artiste et la por­tée de son mes­sage. Pre­nons l’exemple vidéo ci-des­sous où Maître Gims invite Vian­ney chez Sky­rock, une pre­mière. His­to­ri­que­ment ce fut Vian­ney qui invi­ta Maître Gims à col­la­bo­rer.  Ce fai­sant ils élar­gissent bien leur audience des fans de l’autre, mais cela va plus loin, regardez.

Le mes­sage de cette chan­son se résume au constat que nous jugeons trop vite les autres  « On prend des boîtes, on y range les gens qu’au fond jamais, jamais l’on ne com­prend » . Or ce mes­sage dit par Maître Gims seul pour­rait être inter­pré­té comme la reven­di­ca­tion du rebelle de ban­lieue qui refuse d’être jugé. Chan­té par Vian­ney seul il pour­rait être inter­pré­té comme le nième mes­sage de bonne conscience du fils à papa, enfant gâté. Lorsqu’ils le chantent tous les deux cela change la por­tée du mes­sage, leur col­la­bo­ra­tion rend leur mes­sage plus uni­ver­sel. C’est exac­te­ment ce qui s’est pas­sé avec mon grand patron : non seule­ment il avait bien sen­ti que cer­tains n’étaient pas d’accord avec la for­mu­la­tion, mais en les fai­sant inter­ve­nir il a amé­lio­ré la por­tée de son mes­sage, il l’a ren­du plus col­lec­tif, plus juste et plus per­cu­tant. Pour d’évidentes rai­sons de confi­den­tia­li­té je ne peux repro­duire ici les évo­lu­tions de la phrase en ques­tion, mais elles furent exac­te­ment de la même nature que la col­la­bo­ra­tion Vianney/Maître Gims, moins mar­qué par le style d’un seul homme.

Le fea­tu­ring enri­chi donc à la fois l’audience et la por­tée du mes­sage. Sans fea­tu­ring nous aurions per­du la salle et le mes­sage aurait été moins bon ! Amé­lio­rer un mes­sage par la cri­tique, c’est par défi­ni­tion anti­fra­gile ! Mer­ci pour la découverte.

Alors si je l’avais inter­rom­pu : “Hey qu’est-ce que vous faîtes à balan­cer un fea­tu­ring au milieu de la pré­sen­ta­tion ? Ce n’était pas pré­vu …” il m’aurait répon­du, comme Vian­ney et Maître Gims : “Aye, aye, aye, si je vous gêne, bah c’est la même.” Et il aurait eu bien raison.

De toute manière il fait bien ce qu’il veut de son séminaire !

  • Défi­ni­tion du fea­tu­ring sur wiki­pé­dia ici.
  • L’his­toire du mor­ceaux de Vian­ney et Maître Gims en musique ici
  • Les paroles com­plètes de “la même” sont ici.

 

Cet article maté­ria­lise la réflexion que je mène sur mon métier d’a­li­gne­ment des col­lec­tifs de direc­tion.

  • Plus d’in­for­ma­tion sur mon métier auprès des diri­geants ici.
  • Mes outils sur le site web dédié latransfodanslapeau.com.
  • Pro­chain ate­lier pour trans­mettre cette pra­tique aux consul­tants pen­dant 2 jours ici.

Une des conséquences des émotions en organisation

New-York Port­land – La peur de par­ler – Mor­tel malentendu

Plu­sieurs feed-backs m’incitent à expli­ci­ter plus en détails cette idée à la base de l’antifragilité que « der­rière une émo­tion néga­tive se cache sou­vent une infor­ma­tion pré­cieuse pour l’organisation».

Pre­mier exemple, ana­ly­sons le vol New-York Port­land dont j’ai déjà par­lé, qui fut un trau­ma­tisme pour le monde de l’aviation civile et où la peur joua un grand rôle : Lire la suite

Passer de la résistance à l’antifragilité

En com­pa­rant les audiences de mes der­niers posts j’ai été intri­gué, voire un peu vexé du suc­cès du post de Phi­lippe Sil­ber­zahn contre la notion de résis­tances au chan­ge­ment com­pa­ra­ti­ve­ment à celui qui me tient à cœur sur l’anti­fra­gi­li­té dans la trans­fo.

Puis je me suis ren­du compte que c’était deux idées très proches et qu’il avait un talent bien meilleur que le mien pour bien pré­sen­ter les choses, cha­peau. Lire la suite

préparation réunion

Comment les pros préparent une « grosse » réunion — La Transfo dans la peau — 103

Dans le monde des orga­ni­sa­tions, cer­taines réunions sont assom­mantes, d’autres plu­tôt stres­santes. Lorsqu’il faut ani­mer une « grosse » réunion, c’est-à-dire stres­sante, les bons pro­fes­sion­nels pré­parent ce qu’ils vont dire ou faire. C’est utile. Mais s’ils pou­vaient connaître l’état d’esprit réel des par­ti­ci­pants ne se pré­pa­re­raient-ils pas plus effi­ca­ce­ment ? Lire la suite

Bourne utimatum image

Cette situation si agaçante où “ils devraient pourtant comprendre…”- La Transfo dans la peau — 102

The Bourne Ultimatum

Epi­sode pré­cé­dent : 101 — en plein pro­jet d’intégration « digi­tale » David, chef de pro­jet trans­for­ma­tion, a vu ses ate­liers annu­lés au der­nier moment par un DRH en désac­cord avec la CEO. Il appré­hende la pré­pa­ra­tion de la pro­chaine réunion de débrie­fing. (lire l’é­pi­sode)

« Fran­çoise doit com­prendre qu’on ne peut écou­ter les gens sans avoir rien à leur répondre ! » com­mence abrup­te­ment un Richard tou­jours aus­si remon­té ce mer­cre­di midi. Il a deman­dé en urgence à voir David pour pré­pa­rer la réunion du len­de­main avec Fran­çoise. Les appré­cia­tions qui courent au sujet du DRH se véri­fient : abrupt dans sa manière de prendre les gens. Pour­tant il se pré­oc­cupe des gens toute la journée…

« Et vous vous devriez com­prendre qu’on vous paye pour lui faire com­prendre cela. Je sais qu’elle signe vos fac­tures mais quand même » pour­suit Richard.

« Richard doit com­prendre qu’il faut écou­ter les gens » pense David en lui-même alors qu’il lui répond « je ne vois pas du tout ce que mes fac­tures ont à voir là-dedans. Je sais que vous aviez deman­dé à Marc une autre équipe mais quel béné­fice avez-vous à ne pas réussir ?… ».

« Il y a bien des choses que vous devez com­prendre jeune homme. Si j’avais deman­dé à votre boss, Marc, une autre équipe c’est que je ne crois pas que votre for­ma­tion de coach soit adap­tée dans ce pro­jet, qui doit tran­cher, aller vite … »

« Mais bien sûr qu’elle est adap­tée » s’emporta David : « Ce que vous devez com­prendre c’est qu’il suf­fi­rait de me faire confiance !» conti­nu a‑t-il rouge de colère. « Nous pour­rions creu­ser en quoi cette oppo­si­tion avec Fran­çoise vous gêne par exemple… » conti­nua-t-il en se cal­mant un peu.

« Déci­dé­ment. Arrê­tez avec vos ques­tions de coach à la noix. Nous ne sommes pas là pour ça. JEUNE HOMME, vous devez com­prendre qu’il faut pen­ser sérieu­se­ment le chan­ge­ment avant de réunir les gens ! pas ani­mer des ate­liers impré­pa­rés où ils vont sou­le­ver des ques­tions sans réponse » conti­nua Richard mi-iro­nique mi-agacé.

« Pour ima­gi­ner des solu­tions inadap­tées ? » conti­nua David sur le même ton, « Vous devez com­prendre qu’on fait le métier comme ça depuis trop long­temps » conti­nua-t-il. Se ren­dant compte qu’il allait un peu loin, David se tut. L’angoisse l’envahit. Richard sem­blait atter­ré. Allait-il insis­ter auprès de Fran­çoise, voire de Marc pour le des­ti­tuer. Il en était bien capable.

« Je crois que je me suis lais­sé empor­té » se ravi­sa David.

« Je crois aus­si. Et bien si vous prô­nez l’écoute, écou­tez-moi jeune homme » enchaî­na Richard.

 « Il y a une chose que je n’ai pas com­pris sans doute, expli­quez-moi » répon­dit David un peu penaud.

Richard expli­qua alors avec force détails les tenants et les abou­tis­sants de sa posi­tion. Pei­nant à se concen­trer David per­ce­vait des bribes. Sujet pas tran­ché en COMEX. Ques­tions CHSCT. Coups de fils du week-end. Dans le COMEX per­sonne com­prend. Pour­tant sou­le­vé dès les due dili­gence. Fran­çoise écoute les opé­ra­tions. « Voi­ci l’origine de sa résis­tance » pen­sait David : Richard a besoin de se faire bien voir de Fran­çoise. « Pauvre homme » jugea-t-il inté­rieu­re­ment. Devant le flot de mots de Richard, il ne fait rien, prend quelques notes inutiles pour se don­ner une conte­nance. Il s’entend approu­ver Richard. Tente d’appliquer les tech­niques d’écoute apprise à l’école de coa­ching. Regar­der Richard. Être atten­tif à son non ver­bal. Noter mes dis­trac­tions pour m’en défaire.

Richard décrit de plus en plus clai­re­ment toutes les consé­quences néga­tives qu’auraient un mau­vais départ auprès des chefs d’agence. Sa posi­tion s’éclaircit : s’ils reviennent dans leurs agences sans réponse à leurs ques­tions, que répon­dront-ils à « leurs gars » ? Ils pren­dront le par­ti « du ter­rain » comme ils le font tou­jours et l’intégration des enseignes et sur­tout du digi­tal appor­té par l’entreprise si chè­re­ment acquise pren­dra des années. « On a besoin d’embarquer les chefs d’agence. Ils sont clefs” répète-t-il à l’en­vi. « Vous devez m’aider à convaincre Fran­çoise qu’il faut leur don­ner des réponses ».

« Typique d’une démarche de consul­tant » se dit David qui ne voit rien à répondre. « Com­ment savoir sans les écou­ter ! » mono­logue-t-il inté­rieu­re­ment « on ver­ra bien qui a rai­son ».

Richard se détend un peu. Il a l’air plus calme.

« Qu’est-ce que vous en pen­sez, vous ? Et ne me répon­dez pas « et vous ? », je viens de vous le dire » Sau­tant sur l’occasion David bre­douille un peu, puis s’entend répondre « Vous avez rai­son, c’est même très per­ti­nent. Il faut pré­pa­rer les ate­liers en pre­nant garde à ces aspects. Nous devons en par­ler demain avec Fran­çoise pour voir com­ment orga­ni­ser cela. »

« C’est à vous de nous pro­po­ser une orga­ni­sa­tion » conclu Richard en retour­nant der­rière son PC, tapo­tant sur son clavier.

Visi­ble­ment l’entretien est terminé.

Le mobile de David vibre. C’est Marc, le res­pon­sable de la prac­tice people&organisation de son cabi­net. « Merde ». David sort

« Dis-moi David, pour­quoi ne m’as-tu pas infor­mé que ton pro­jet mer­dait chez Net­wark ? tu sais que je les connais bien… »

« Ecoute Marc, je gère. C’est assez com­pli­qué mais je tiens le bon bout. Je n’ai pas besoin de ton aide. ».

« [….] Débrouille toi comme tu veux alors. Mais tu sais que ta coop­ta­tion a lieu dans deux mois… »

« Marc, je sais que tu pré­fé­re­rais que j’applique tes bonnes vieilles méthodes mobilisatrices… »

Marc a rac­cro­ché. David ful­mine. Marc doit com­prendre que ces méthodes ne sont vrai­ment plus acceptables…

Pen­sant à la réunion du len­de­main avec Fran­çoise l’angoisse le reprend : « com­ment leur faire com­prendre qu’il faut s’aligner ! ».

Tard dans la soi­rée en rac­cro­chant, David se sent vrai­ment sou­la­gé. Michel qui fut son boss dans sa jeu­nesse dirige main­te­nant le bureau de Mel­bourne où il incite les jeunes consul­tants à se for­mer eux aus­si aux tech­niques de coa­ching. « Vrai­ment bon ce Michel ». Et puis c’est vrai que ça fait du bien de par­ler ! David est un peu vexé que Michel lui ai rap­pe­lé que c’était valable pour les col­la­bo­ra­teurs comme pour les diri­geants. Si on prend réel­le­ment en compte ce que disent les gens, cela fait dimi­nuer la pres­sion. C’est pour cela que Richard s’est déten­du. David a beau s’être empor­té heu­reu­se­ment qu’il a de bons réflexes !

La trans­fo dans la peau est une série d’illustrations construites à par­tir d’observations réelles de la vie des pro­jets de trans­for­ma­tion. Son cadre de réfé­rence puise dans le conseil en trans­for­ma­tion, le coa­ching de col­lec­tifs, l’a­na­lyse socio­lo­gique des orga­ni­sa­tions et bien enten­du l’ob­ser­va­tion de pro­jets réels. La suite n’est pas écrite : nous avons besoin de vos com­men­taires pour continuer !

Déci­dé­ment il lui reste beau­coup de choses à découvrir.

Demain il va prendre les choses en main. Il ne va pas d’attendre un hypo­thé­tique ali­gne­ment du COMEX, non, il va poser le sujet sur la table. Les aider à s’écouter. Aider le COMEX à s’aligner en com­men­çant par le DRH et la CEO.

David pense avoir trou­vé com­ment ani­mer sa réunion…

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Transfo ds la peau_mémoire ds la peau

Quelques conséquences pratiques qu’un COMEX non-Aligné peut faire porter à un projet de transformation — La Transfo dans la Peau — 101

La mémoire dans la peau — source image : allo ciné

« Je suis le DRH de cette firme, et je ne peux pas lais­ser cette réunion se tenir dans ces condi­tions: les ate­liers de jeu­di sont annu­lés ». Richard clô­tu­ra ain­si la confé­rence télé­pho­nique réunis­sant 15 per­sonnes ce dimanche soir à 22h40.

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